20 Janvier 2012 : 70e anniversaire de la conférence de Wannsee. On le sait depuis les procès de Nuremberg : la « solution finale de la question juive » était un secret d’État partagé par les plus hautes élites nazies, qui connaissaient le sort des Juifs européens déportés à l’Est : la mise à mort systématique, à Auschwitz ou ailleurs.À suivre son journal, pourtant, Gœbbels apparaît comme un cas à part. Il avait certes connaissance du massacre des Juifs soviétiques, puis polonais. Mais il crut durablement que les Juifs déportés depuis Berlin étaient concentrés à l’Est dans des ghettos, dans l’attente d’une transplantation future, alors même qu’ils étaient systématiquement exterminés. Intime d’Hitler et figure centrale du régime, Gœbbels aurait-il été une exception?S’appuyant sur une très large documentation, Florent Brayard fait ici le pari inverse : la singularité du cas Gœbbels invite en réalité à repenser le secret qui entoura Auschwitz. Car les archives révèlent de nombreuses anomalies, passées souvent inaperçues, qui montrent indubitablement que la solution finale fut pendant longtemps présentée au sein de l’appareil d’État comme une simple transplantation. De fait, même dans le Reich nazi, le meurtre de tous les Juifs européens constituait un acte hautement transgressif, que Hitler et Himmler avaient préféré cacher. Autrement dit, un complot. La conférence de Wannsee, en janvier 1942, ne fut donc pas le moment où ce meurtre fut révélé : il fallut attendre octobre 1943 et les fameux discours de Himmler à Posen. Et tout, ou presque, était alors achevé. La « solution finale de la question juive » avait été plus qu’un secret, un complot.Un livre qui bouleverse notre manière de penser l’histoire de la solution finale.Feuilleter le dossier de presse.
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