L’histoire tourne autour de deux frères, l’un qui a toutes les qualités, Jean-Charles, et l’autre qui est le vice incarné, Victor. Pour Victor, le fils chéri de la maison, ses parents paysans se sacrifient. On lui permet de devenir notaire. Il se rend à Montréal, abandonne la religion, fréquente des tripots peu recommandables, cache sa double vie. Jean-Charles, une force de la nature et un modèle de vertu, reprend la terre paternelle et devient un héros lorsqu’il s’illustre à la bataille de Chateauguay.
Trois ans plus tard, Victor a finalement terminé ses études. Il revient dans son village, décidé à épouser une jeune fille bien dotée. Or, celle-ci est déjà amoureuse de son frère, et même une date de mariage a été arrêtée. Furieux, Victor s’emploie à faire échouer ce mariage. Il convainc le père vaniteux de la jeune fille qu’il est en mesure de le faire élire député...
BIOGRAPHIE :
Jean-Baptiste Caouette a écrit de la poésie, Les voix intimes. Puis il publie Le Vieux muet : ou un Héros de Châteauguay, un roman québécois dont l'action se déroule en partie en France, et ensuite, Une intrigante sous le règne de Frontenac, une nouvelle. Extrait :
L'abbé Lormier, nous l'avons déjà dit, soit qu'il fût à l'autel, au confessionnal ou en chaire, édifiait toujours. Mais c'est surtout par la prédication qu'il touchait et convertissait les âmes.
Dans l'automne de 18... il prêchait, depuis huit jours, une neuvaine à Saint-Patrice. On était venu de partout pour l'entendre.
Dans la péroraison de ses trois derniers sermons, le prédicateur avait éprouvé de violentes palpitations du cœur. Mais ces accents plaintifs de l'organe souffrant n'était pas de nature à modérer le zèle brûlant qui animait ce saint prêtre. Et pour s'exciter à combattre avec plus d'ardeur encore le vice, l'impiété et les ennemis de la religion, il se répétait souvent ce vers de Racine:
«Le Dieu que nous servons est le Dieu des combats.» Le neuvième jour, il prêcha sur la destinée de l'homme dans l'ordre surnaturel. Durant une heure il tint l'auditoire captif sous le charme de sa parole. Puis, s'inspirant d'un grand prédicateur italien, le Père Ventura, il conclut ainsi son admirable sermon:
«La terre, songeons-y bien, est le lieu du combat; c'est au ciel qu'est le lieu du triomphe.
«La terre est le lieu du travail; c'est au ciel le lien du repos.
«La terre est le lieu du mérite; c'est au ciel le lieu de la récompense.
«La terre est le lieu de l'exil; c'est le ciel qui est notre véritable et éternelle patrie.
«Habitons donc dans le ciel par la foi, l'espérance, le désir, afin que nous ayons le bonheur d'y habiter un jour par nos personnes.»
- Ainsi soit-il! répondit une voix mélodieuse qui parut sortir du tabernacle...
L'abbé Lormier, étonné et ravi, se tourna vers l'autel; mais soudain il chancela et s'affaissa dans la chaire! Il venait d'être foudroyé par une syncope du cœur... Le héros de Châteauguay, devenu un soldat du Christ, était mort au champ d'honneur!
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