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Issu de la petite bourgeoisie de gauche, avec un père et une partie de sa famille militant à la SFIO, Claude Estier baigne dans une culture socialiste jusqu'à l'adolescence où sa socialisation politique se renforce sous l'influence de ses professeurs Robert Verdier et Maurice Merleau-Ponty. S'engageant dans la résistance en 1942, il effectue du transit d'armes et de journaux à Lyon jusqu'en 1944. Chargé des rapports d'écoute de Radio Londres et de Radio Alger, il finit la guerre dans les F.F.I. Il devient alors correspondant du Progrès de Lyon à Paris tout en adhérant, en 1945, à la SFIO. Il y soutient la tendance "Bataille Socialiste' dont l'un des animateurs, Elie Bloncourt, lui permet de collaborer à La Revue Internationale. Recueilli à Action, il milite en 1948 au P.S.U. où il rencontre, entre autre, Gilles Martinet et Stibbe. Hésitant entre l'adhésion au PCF et un simple compagnonnage de route, il assume sa sensibilité communisante et neutraliste quand il intègre le noyau originel de France Observateur. Il y joue alors un rôle important dans son service politique tout en conservant son poste au Progrès de Lyon et des piges à Libération. Se situant dans la mouvance anticonformiste, il est proche du cartel d'action des gauches indépendantes comme de nombreux rédacteurs de L'Obs. Il en suit même une partie à l'UGS (1957) qui partage son hostilité au mollétisme. Fervent soutien à la cause algérienne, il noue des liens avec les nationalistes algériens comme Ferhat Abas. La crise de mai 1958 constitue une rupture majeure dans son itinéraire politique dans la mesure où son antigaullisme l'amène à quitter Le Monde dans lequel il travaillait depuis 1955. En effet, en juin 1958, il apparaît comme le seul des rédacteurs du service politique (Raymond Barrillon, Georges Mamy, Alain Guichard) à aller au bout de son opposition à la position attentiste adoptée par Hubert Beuve-Méry face au nouveau pouvoir. Il amorce alors un rapprochement vers François Mitterrand et l'UDSR mais il maintient sa collaboration à Libération et à France Obs, sa sympathie aux nouvelles gauches s'illustrant avec sa participation à une table ronde à ce sujet en janvier 1960. A France Observateur, il appelle à un démarquage net de la ligne politique par rapport à celle du P.S.U. A partir de 1963, il apparaît d'ailleurs comme un journaliste neutre sur les questions qui agitent le journal par rapport au P.S.U. En 1964, il accepte d'assurer la corédaction en chef de Libération pour assurer un équilibre face aux communistes du journal. Mais en 1965, le quotidien disparaît et il réintègre Le Nouvel Observateur comme rédacteur politique. Parallèlement, il rallie le staff de campagne de Mitterrand où il assure la liaison avec les communistes. Il est ainsi aux premiers rangs pour couvrir la candidature d'un Mitterrand pour lequel il surveille de près la ligne politique suivie par l'hebdomadaire. Lors de la campagne présidentielle, il s'oppose ainsi à Gilles Martinet sur une Une jugée trop défavorable à son candidat. Elu député aux élections législatives en 1967, il cesse alors le journalisme mais, dès 1969, il réintègre Le Nouvel Observateur comme rédacteur politique. La prise de pouvoir mitterrandienne au P.S. en 1981 l'amène à quitter définitivement l'hebdomadaire pour se consacrer à L'Unité.
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