Traduit du portugais par Dominique Nédellec. Gonçalo M. Tavares a imaginé un quartier (« O Bairro ») dans lequel coexistent et déambulent des « messieurs » portant les noms d’écrivains célèbres, qui constituent son panthéon artistique, dont il s’est, bien entendu, inspiré. Par une succession de saynètes très courtes (à la façon du Plume d’Henri Michaux), nous faisons la connaissance d’individus apparemment anodins, que l’on les reconnaît grâce à la magie qu’octroie à Gonçalo la connaissance intime, intériorisée de l’œuvre de l’écrivain en question. Il n’est pourtant pas question de portrait ou de biographie... L’auteur s’amuse, c’est palpable, avec la complicité de Rachel Caiano, qui illustre d’un trait élégant et aérien certaines situations des plus cocasses ; si parfois on frise l’absurde, le registre demeure constamment celui de la parabole. Le roman commence par cet avertissement fondamental : comme le village d’Axtérix : « o bairro », est un lieu où l’on tente de résister à l’entrée de la barbarie. Monsieur Brecht, nouvel habitant du Bairro « construit » par Gonçalo M. Tavares, est conteur professionnel. Un jour, il s’installe dans une salle presque vide et commence à raconter des historiettes entre absurde et humour noir. Des personnes entrent, s’installent, l’écoutent, la salle se remplit progressivement. Surgit alors un problème majeur : le public est tellement nombreux qu’il bloque la porte de sortie ! Monsieur Brecht se retrouve prisonnier de son propre succès... Tavares analyse de façon effroyablement juste la psyché de l’être humain, ses problèmes et ses limites. Il bouscule toujours, accuse parfois, mais en aucun cas ne se montre moralisateur. Un bijou de drôlerie, d’ironie et de persiflage. Parution simultanée aux Éditions Viviane Hamy : Apprendre à prier à l''ère technologique.
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