1954, c’est la guerre d’Indochine et l’armée populaire vietnamienne attaque les troupes françaises sans relâche. À l’hôpital Lanessan de Hanoï, Mai, une jeune Annamite, aide les équipes médicales en charge de soigner les soldats français blessés, dont Yann, un jeune breton atteint au thorax, mais qui a de fortes chances de s’en sortir... Pour elle, c’est un coup de foudre. Mai va faire preuve d’une imagination débordante pour empêcher qu’il soit renvoyé trop rapidement au front. L’énergie qu’elle déploie pour retarder son départ éveille l’attention et la curiosité du soldat qui, à son tour, tombe sous le charme. Ce bonheur fragile va rapidement être mis à mal, car le père de Mai, juge influent, destine sa fille à un autre homme, malgré qu’elle refuse d’y consentir. Son entêtement la met au ban de sa propre famille et elle est contrainte de quitter définitivement le domicile parental. Soucieux de profiter de chaque minute passée ensemble, les deux amants se marient en hâte. C’est la guerre qui sépare à présent le couple naissant. Mai va tenter désespérément de se battre, chaque jour un peu plus, pour secourir Yann et le faire sortir de ces limbes. Elle ira, pour cela, au bout de l’enfer... Les sentiments, aussi forts soient-ils, peuvent-ils survivre à tant d’épreuves? Jusqu’à quel point faut-il se sacrifier pour la personne aimée? L’Ombre douce est un roman d’une intense douceur mais aussi d’une violence profonde, sourde. Écrit dans une langue suggestive et doté d’une dimension poétique, il est serti de haïkus délicats. Il dit, dans une narration juste et lumineuse, la jeunesse, le désarroi, l’errance, la fatalité, mais surtout la liberté et la beauté.
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