Une analyse du fonctionnement de la dislocation à droite (du type : "Ils sont fous, ces Romains !") dans l'organisation interactionnelle du discours.C'est ma foi assez lourd à supporter, la solitude ! Cet énoncé illustre la construction syntaxique au coeur de cet ouvrage : la dislocation à droite.
Le français est l'une des langues romanes qui comportent le plus de constructions de ce genre. Loin d'être le reflet d'une syntaxe désordonnée, la dislocation à droite traduit un choix syntaxique de la part des locuteurs qui l'exploitent comme une ressource à des fins interactives. Menée dans la perspective de la linguistique interactionnelle, cette recherche montre comment les locuteurs font intervenir cette structure dans leurs conversations ordinaires. Pourquoi la privilégient-ils par rapport au schéma SVO ? Qu'accomplissent-ils au moyen d'une telle construction ?
L'originalité de cet ouvrage repose sur la richesse des données authentiques, ainsi que sur le cadre théorique convoqué, qui permet de revisiter un phénomène aussi massif que mal connu. En outre, l'étude revient sur certains concepts fondamentaux de la linguistique - le topic, la référence, la grammaire, etc. - qui sont reconsidérés à la lumière d'une approche foncièrement empiriste et interactionniste.
Docteure ès Lettres, Anne-Sylvie Horlacher s'est spécialisée dans le champ de l'analyse conversationnelle d'inspiration ethnométhodologique à l'Université de Neuchâtel. Après un séjour à l'ENS de Lyon, elle occupe aujourd'hui un poste de collaboratrice scientifique et d'enseignement à l'Université de Bâle. Ses publications portent sur l'axe grammaire et interaction, avec des thématiques comme les constructions syntaxiques, le formatage des tours de parole ou encore le domaine du topic et de la référence. Ses intérêts s'orientent actuellement vers les aspects multimodaux des interactions sociales, avec une étude menée sur un lieu de travail bien particulier : le salon de coiffure.