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- s.d. (ca 1920), 620 ff. sous trois chemises de 25x33cm, en feuilles sous chemises. - | Un inestimable testament poétique du mentor de Marcel Proust, qui dort à l'abri des regards depuis la mort de son auteur |* L'ensemble de poèmes manuscrits autographes en grande partie inédits de Robert de Montesquiou-Fezensac est rassemblé par le comte en un recueil intitulé Le Dernier Pli des neuf voiles, dont la composition s'étend de son tout premier recueil (Les Chauves-Souris, 1892) jusqu'à son dernier triptyque (Offrandes, 1915). Ensemble manuscrit de 620 feuillets. 532 feuillets inédits, de premier jet, manuscrits au recto et numérotés au crayon, conservés dans 3 chemises en demi-maroquin rouge à coins de l'époque, étiquettes de maroquin rouge avec auteur et titre doré?; les poèmes sont ensuite placés dans des chemises avec titre manuscrit et numérotation prévue pour leur parution. Selon une note de l'auteur, «?les différences d'encre n'ont pas de signification, simple hasard de copie?». Rares feuillets de la main de son secrétaire Henri Piniaud?: f. 20 du «?Huitième voile?» et f. 29 du «?Neuvième voile?». 23 feuillets présentent les textes imprimés ou tapuscrits des poèmes et sont enrichis de corrections de la main de Montesquiou. Un jeu d'épreuves imprimées se trouve en tête de la première chemise, ainsi qu'un calque au crayon d'après Aubrey Beardsley réalisé par l'auteur et accompagné de ses indications manuscrites. Sublime ode au dandysme, à l'homosexualité et la beauté, cette promenade mondaine et poétique de Montesquiou plonge le lecteur dans le Paris fin-de-siècle et décadent décrit dans la Recherche du temps perdu de son ami Marcel Proust. Empreint de son enthousiasme légendaire pour l'Art pictural, décoratif, théâtral et floral, le recueil livre également des centaines de vers endeuillés par la disparition de l'amant du comte, Gabriel Yturri. Grâce à ce recueil de poèmes de Robert de Montesquiou-Fezensac dont on avait perdu toute trace depuis 1986, il est désormais possible d'achever la réhabilitation du poète aristocrate qui a longtemps incarné et façonné l'esprit parisien. Montesquiou a laissé en mai 1920 des instructions manuscrites pour la publication posthume du recueil, initialement annoncée en deux volumes, et jamais réalisée. à sa mort un an plus tard, les poèmes seront légués à son secrétaire Henri Pinard, qui les vendra à une date inconnue. Passés aux enchères le 24 novembre 1986, ils sont mentionnés dans le colloque Loire-Littérature en 1989. Ce manuscrit considérable de Montesquiou se construit comme une véritable «?demeure de poésie?» à l'image de ses célèbres appartements d'esthète décrits par Huysmans, où les «?voiles?» en enfilade contiennent des dizaines de poèmes inédits écrits parallèlement à ses précédents recueils. L'auteur a lui-même indiqué la parenté de chaque «?voile?» avec un recueil publié, annonçant ici la complétion totale de son uvre par l'ajout de poèmes qui dormaient encore dans ses papiers. Les trois épaisses chemises renferment des trésors de rareté et de curiosité, parfois tracés sur des feuilles colorées, souvent contrecollés sur de plus grandes feuilles rigoureusement ordonnées en attendant leur parution. Des poèmes écrits sans rature, fluides, à l'écriture galbée et précieuse côtoient de nombreux autres manuscrits de premier jet?: biffures et corrections témoignent également du travail en cours sur les nouveaux poèmes?; elles ont été appliquées dans les épreuves imprimées de l'ouvrage, présentes en tête de la première chemise du manuscrit. Quelques poèmes sont repris tels quels de recueils déjà parus mais sont légèrement modifiés, selon les explications données par l'auteur. Montesquiou ajoute également quelques bandes de notes manuscrites détaillant ses intentions. Le manuscrit renferme un florilège poétique d'art sacré, de fleurs rarissimes et de mobiliers anciens ornant ses célèbres appartements parisiens «?autour desquels s'étaient bâties tant de légendes?» (J. Seller Inventory # 75933
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